La Normandie des monstres
Dragons, varous
et autres créatures infernales
En France, lorsque l’on évoque la richesse du patrimoine légendaire, on songe spontanément à la Bretagne, aux chevaliers de la Table Ronde, à l’enchanteur Merlin, prisonnier pour l’éternité de la fée Viviane au cœur de la forêt de Brocéliande… Mais la Normandie est, elle aussi, une terre où chevaliers et saints téméraires affrontent des dragons redoutables, où les fantômes manifestent sans cesse leur présence et où rôdent des esprits diaboliques. Nous vous invitons donc à partir à la découverte des créatures fabuleuses qui hantaient autrefois nos campagnes. À la croisée des mondes scandinave, anglo-saxon, celte et latin, nos monstres apparaissent finalement comme des êtres complexes et polymorphes, héritiers de croyances ancestrales mêlant paganisme et christianisme.
16. La reine Austrigilde, dernier caprice assassin
L’enfer, tympan du portail de la cathédrale de Bourges. La demeure d’Austrigilde ?
Gontran, petit-fils du célèbre Clovis, règne sans partage à compter de 561 sur un vaste territoire s’étendant du val de Loire aux Alpes, avec Orléans, Bourges, Lyon, Macon et Vienne pour villes principales. Réputé omnipotent sur ses terres, il semble se montrer dans l’intimité plutôt soumis aux quatre volontés de ses épouses successives. Et il paraît avoir le don pour s’énamourer de sacrées mégères…
17. Constance la mal nommée ? Les malheurs matrimoniaux du roi Robert le Pieux
Cathédrale Saint-Trophime d’Arles. Le portail occidental. Arles, ville de naissance de Constance
Constance, prénom doux et rassurant, évoquant à la fois force spirituelle, grandeur d’âme et sérénité à toute épreuve. Du caractère, Constance d’Arles, troisième épouse du roi des Francs Robert II le Pieux (996-1031), n’en manque effectivement pas. Pour ce qui est de la tempérance en revanche… C’est du moins ce que nous racontent quelques auteurs contemporains, pas forcément bien intentionnés à son égard !
18. Audr la très sage, Thorbjörg petite voyante, Gudridr et les autres, les femmes à la conquête de l’Atlantique nord
Vers la fin du VIIIe siècle, les peuples occupant la Scandinavie, jusque là forts discrets sur la grande scène de l’histoire, entrent dans une brutale phase d’expansion tous azimuts. Afin d’expliquer cette soudaine effervescence, on avance l’indéniable supériorité technologique que leur confèrent leurs navires sur les autres nations, mais surtout leur soif d’acquérir des richesses ou des terres par n’importe quel moyen. Plutôt une affaire d’hommes de prime abord, mais à y regarder de plus près…
19. Juette de Huy, la croyante de l’extrême
L’entrée au reclusoir
Dans les temps anciens, les manifestations de foi prennent parfois des aspects particulièrement spectaculaires : processions collectives géantes, actes individuels de contrition en public, flagellations, départ pour des pèlerinages périlleux… Pour l’observateur moderne, rien n’est cependant aussi déroutant que le phénomène des reclus, des individus, hommes ou femmes, qui choisissent de se retirer du monde pour mieux communier avec le divin et s’assurer, du moins l’espèrent-ils, le salut dans l’au-delà… Juette de Huy est l’une d’entre eux.
20. Marguerite de Thibouville, duel pour l’honneur d’une dame
Le 29 décembre 1386, tout Paris converge vers le prieuré Saint-Martin, au nord de la ville, dans une atmosphère de kermesse. Au milieu d’un champ clos aménagé derrière l’établissement religieux, deux hommes s’apprêtent à combattre jusqu’à la mort sous le regard du roi Charles VI et des plus hauts seigneurs du royaume. À l’origine de leur querelle, l’honneur bafoué d’une dame…
Après un passage dans le monde de la satyre, retour à celles et ceux qui s’agitent sur la grande scène de l’histoire. Né au crépuscule du XIe siècle, l’ordre cistercien repose à l’origine sur la volonté d’appliquer strictement la règle de saint Benoît, dans les couvents féminins comme masculins. Mais au lendemain de la guerre de Cent Ans, la plupart des abbayes sont en déclin et les religieux ne supportent plus avec l’abnégation d’antan la discipline monastique…
12. Gerberge, la lionne de Saxe
Laon, la montagne couronnée, dernière grande ville épiscopale aux mains de Louis IV d’Outremer et de Gerberge de Saxe
Les reines de l’époque carolingienne sont pour la plupart des ombres de l’histoire, n’attirant guère sur leur destinée l’attention des auteurs de leur temps. Une seule figure émerge véritablement de ces limbes épais : Gerberge, dite « de Saxe », femme du roi Louis IV d’Outremer. Une lionne prête à tout pour défendre son époux, ses enfants, ses droits !
13. Margot de la Barre et Marion la Droiturière, procès de sorcières
La question par l’eau, telle qu’elle était pratiquée au Grand-Châtelet. Gravure sur bois figurant dans le Praxis criminis persequendide Jean Milles de Souvigny, sorte de traité illustré de procédure criminelle publié à Paris en 1541. Folio 61.
Le samedi 30 juillet de l’an de grâce 1390, sous le règne du roi Charles VI (1380-1422), comparaît devant Jean de Folleville, prévôt du Grand Châtelet de Paris, dame Margot de la Barre, soupçonnée « que elle ne soit faisante et consentant des ensorcellements ou poisons. » Aux côtés du magistrat royal siègent également, pendant les jours qui suivent, son lieutenant, Jehan Truquam, ainsi que divers personnages fort peu accommodants, avocats, auditeurs ou examinateurs. Une instruction musclée et expéditive, avec à la clef une sentence qui ne l’est pas moins.
14. Marie de France, « Longtemps après que les poètes ont disparu »
Qui ne se souvient de Charles Trenet entonnant le premier couplet de L’âme des poètes ? « Longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues. » Les vers composés il y a plus de huit cents ans par Marie de France, première poétesse à écrire en français, sont un peu comme les paroles du « Fou chantant » : ils continuent à voler de page en page et de tête en tête, assurant à leur auteure une place de choix au panthéon des lettres françaises.
15. Lady Godiva de Coventry, la chevauchée sacrificielle
Affiche du film Lady Godiva, d’Arthur Lubin, diffusé en France sous le titre » Madame de Coventry « , avec la sublime Maureen O’Hara dans le rôle titre. À voir et à revoir…
À l’image de la Vierge Marie, montrée en exemple à toutes les femmes de ce bas monde, la dame incarne parfois une figure protectrice et bienfaisante, s’employant à apaiser les colères d’un homme irascible ou à tempérer ses décisions les plus iniques. Lorsque les circonstances l’exigent, elle se montre même capable de payer de sa personne pour protéger ceux qu’elle estime être placés sous sa responsabilité. Telle est la leçon à tirer du sacrifice consenti par Lady Godiva, dans l’une des plus émouvantes légendes de l’Angleterre saxonne.
Plaque-boucle et contre-plaque d’Arégonde – Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye
Au milieu du VIe siècle, la dynastie mérovingienne règne sans partage sur l’ancienne Gaule, devenue le royaume des Francs. Le roi Clotaire Ier (511-561), fils du célèbre Clovis, appartient à ce lignage. À l’instar de la plupart des princes de son temps, ce personnage ne brille ni par sa modération ni par l’exemplarité de son comportement. Une manière de brute épaisse donc, ne reculant devant aucune violence. Ni aucune goujaterie…
7. La sorcière de Berkeley, quand le Diable réclame son dû
Au milieu du XIe siècle, on imagine que le Diable guette les âmes à la foi vacillante et qu’il tente de les attirer à lui par de multiples subterfuges. On croit notamment dur comme fer que certains n’hésitent pas à pactiser avec lui en échange de faveurs durant leur existence terrestre, malgré la perspective d’une éternité de souffrances dans l’au-delà. Les femmes sont pour lui des cibles de choix et lorsque l’une d’elles succombe à la tentation, il lui faut à un moment ou à un autre régler sa dette.
8. Herleva, la dame de Falaise
Fontaine d’Arlette, à Falaise
À une quarantaine de kilomètres au sud de Caen, Falaise est une cité tranquille nichée au cœur du verdoyant bocage normand, qui peut s’enorgueillir de son passé prestigieux. Comme témoignage de ses heures de gloire, elle a notamment conservé quatre églises, mais surtout une énorme forteresse médiévale et une partie de son enceinte urbaine, miraculeusement préservées des terribles destructions de la Seconde Guerre mondiale. Ici se dénoua en effet, au mois d’août 1944, l’épilogue de la bataille de Normandie ; ici naquit, vers 1027, des amours illégitimes d’un jeune prince et d’une habitante du bourg, le célèbre Guillaume le Conquérant.
9. La vengeance de la reine Asa et les énigmatiques dames d’Oseberg
Dans les sociétés scandinaves anciennes, le rôle dévolu aux femmes, même de statut libre et de haut rang, semble assez peu épanouissant du point de vue de l’observateur moderne. Comme dans l’ensemble des cultures germaniques ancestrales, la place des dames est au domicile et leur rang paraît largement inférieur à celui des hommes. Attention toutefois aux apparences, souvent trompeuses, et aux réactions féminines, parfois violentes.
À la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle, les rois d’Angleterre sont également ducs d’Aquitaine et depuis peu comtes de Ponthieu. Pour leurs terres situées sur le continent, ils doivent l’hommage aux rois capétiens de France. Des souverains se retrouvent donc les vassaux d’autres souverains. Une situation explosive, génératrice d’interminables conflits. Et quoi de mieux que des mariages entre les membres des deux lignages pour tenter d’aplanir les difficultés ? Quoique…
Entracte : Hermeline, Hersent et les autres, le Roman de Renart au féminin
Ah Renart ! Héros tout droit sorti des manuels scolaires de notre enfance, chenapan à quatre pattes, sauvageon des bocages, ruffian des lisières traînant sa longue queue rousse entre les haies d’aubépine comme le roi Henri IV son panache blanc sur les champs de batailles. À tous ceux qui ont la déveine de croiser son chemin, il inflige les tourments les plus improbables. Sa malignité n’épargne ni hommes ni femmes ni bêtes. Et pas même la douce Hermeline, sa tendre épouse…
Statue de Jeanne d’Arc par Jules Roulleau (1855-1895), à Chinon (Indre-et-Loire)
Le 30 mai 1431, vers 8 heures du matin, on extirpe de sa geôle du château du Bouvreuil, à Rouen, une toute jeune fille d’à peine vingt ans. Sous bonne escorte, on la conduit jusqu’à la place du Vieux-Marché où un bûcher a été préparé à son intention. Triste prévenance… Après lecture de la sentence, le bourreau Geoffroy Thérage accomplit son office. Une torche allume des fagots, l’estrade s’enflamme et Jeanne d’Arc entre dans l’histoire.
2. Tempête dans un bénitier, la révolte des nonnes de Poitiers
Sarcophage de sainte Radegonde, dans l’église du même nom, à Poitiers (Vienne).
Aux VIe et VIIe siècles se déclenche, sous l’impulsion d’une série de personnages charismatiques au mysticisme contagieux, une vague de fondations monastiques à travers tout le royaume des Francs. Des hommes, bien sûr, mais également des femmes, s’enferment de leur plein gré, parfois aussi sous la contrainte, dans des abbayes de plus en plus vastes et prospères, pour y célébrer ensemble la gloire divine. Mais la promiscuité, les ambitions personnelles et la soumission totale à la hiérarchie, ne sont pas sans engendrer quelques frictions. Parfois même, une guerre éclate… Tous les coups sont alors permis !
3. Ethelfleda de Mercie, en guerre totale contre les Vikings
« Généalogie et chronique des rois d’Angleterre », France, dernier quart du XIIIe siècle – Royal 14 B V Membrane 2 – The British Library /
Au milieu du IXe siècle, l’actuelle Angleterre est divisée en quatre royaumes anglo-saxons indépendants et rivaux : Northumbrie, Est-Anglie, Mercie, Wessex. Tous font cependant l’objet depuis des années d’attaques régulières de la part de pillards venus de l’autre rive de la mer du Nord, les Vikings. Bientôt, ceux-ci transforment leurs juteuses expéditions de prédation en une véritable entreprise de conquête et ils entendent désormais accaparer de vastes domaines pour s’y établir durablement. Sur leur route se dresse une série de chefs courageux, parmi lesquels nous trouvons une femme, Ethelfleda de Mercie.
4. Eulalie de Mérida, cantilène pour une petite sainte
Au cours des cinq premiers siècles de notre ère, le christianisme se répand sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Les premiers adeptes font très tôt l’objet de persécutions, entraînant parfois des morts particulièrement cruelles. La communauté des fidèles voue immédiatement une vénération profonde à tous ceux qui sacrifient leur existence pour leur foi. Sainte Eulalie, adolescente de Mérida, appartient au nombre de ces martyrs.
5. Ingeburge de Danemark, la prisonnière d’Étampes
Tour Guinette, à Étampes, lieu de détention de l’infortunée reine Ingeburge
À l’aube de l’année 1193, le roi de France Philippe Auguste doit faire face à des incertitudes dynastiques. Son épouse, la reine Isabelle de Hainaut, s’est éteinte trois ans plus tôt des suites de l’accouchement de jumeaux morts-nés. Le souverain n’a pour tout héritier qu’un seul fils, Louis, alors âgé de 5 ans, et une grave maladie a déjà manqué de souffler la vie fragile de l’enfant…
On imagine les femmes du Moyen Âge comme des êtres entièrement soumis à l’autorité des hommes, pères, maris, prêtres. Pourtant, on rencontre régulièrement des femmes étonnantes, de toutes conditions, qui échappèrent à cette domination. Il en fut qui menèrent des vengeances terribles, ou qui luttèrent bec et ongles pour défendre leur droit ou celui de leurs enfants, n’hésitant guère à braver des adversaires capables de les broyer. Certaines traversèrent un océan en quête de mondes à explorer, ou levèrent des armées qu’elles dirigèrent d’une main de fer sur les champs de batailles. D’autres donnèrent de leur personne par simple compassion. On trouve aussi des malheureuses croupissant dans des prisons sordides, attendant que des hommes statuent sur leur sort…
Elles étaient vikings, franques ou saxonnes. Elles vivaient en Norvège, en Normandie, en Angleterre, en Provence ou même au Groenland ! Elles se nommaient Marie, Juette, Chrodielde, Constance, Audr la très sage, Gerberge, Marion la Droiturière ou Huguette du Hamel. Elles étaient reines, nonnes ou sorcières. Leur sort fut heureux ou tragique. Mais toutes laissèrent, d’une manière ou d’une autre, volontairement ou non, leur empreinte dans la légende des siècles.
Le bandeau provient d’une photo prise dans le chœur de la cathédrale de Sées (Orne). Ornement du chœur (XIIIe siècle).
L’image figurant dans la vignette s’intitule Femme à la fontaine. Elle est tirée d’un manuscrit réalisé à Londres entre 1485 et 1509, Speculum humanae salvationis (Ms Harley 2838 f. 10 – The British Library – www.bl.uk).
Rédaction de l’introduction historique et des textes historiques ou descriptifs des différents sites présentés.
« Fille des assauts vikings, la Normandie joua au Moyen Âge un rôle majeur en Europe. De ce passé médiéval glorieux, elle a reçu en héritage un patrimoine fabuleux. Le long des côtes de la Manche, dans les villes ou dans le bocage, venez à la rencontre de Guillaume le Conquérant, de Richard Cœur de Lion ou de Jeanne d’Arc. Sous les voûtes des cathédrales d’Évreux, de Rouen ou de Sées, au pied des murailles des châteaux de Caen ou de Falaise, devant la Tapisserie de Bayeux ou l’abbaye du Mont-Saint-Michel, préparez-vous à vivre de grandes aventures ! »
Au moment où apparaissent les premières grandes armes de jet à contrepoids, l’architecture militaire a besoin d’être réinventée. Le roi de France Philippe Auguste s’entoure donc d’hommes compétents qui créent de nouvelles structures révolutionnaires. Parmi cette élite rigoureusement sélectionnée, figure un certain Guillaume de Flamanville, maître d’œuvre de son état. Parvenu au crépuscule de son existence, ce professionnel réputé dicte ses mémoires à son jeune secrétaire.
Il se montre un bavard impénitent, assoiffé de connaissance et surtout désireux de transmettre sa science à la postérité. Sa quête personnelle tient en ces quelques mots : « La pierre et le bois habitent mon âme depuis l enfance et de la chaux humide coule dans mes veines. »
Les confidences du maître d’œuvre nous entraînent au cœur des chantiers de construction des châteaux forts, là où résonnent les coups de ciseau sur la pierre et de marteau sur l’enclume.
Les plans et photographies joints au récit témoignent de la force et de l’inventivité de l’architecture créée sous l’impulsion du roi de France.
Les Châteaux Forts de Philippe Auguste. Mémoires d’un Maître d’Oeuvre, Guillaume de Flamenville. Apt : Astrolabe, 2007. 68 p.
Aux yeux de l’homme moderne, le château fort constitue le monument emblématique des mille années d’histoire que nous avons coutume d’appeler » Moyen Age « . Dans l’imaginaire collectif, des chevaliers bardés de fer s’affrontent courtoisement toutes bannières déployées en d’interminables tournois, à l’ombre de massives tours crénelées. Les malheureux paysans traînent leur misère en curant le fond des douves, maudissant discrètement l’avidité sans borne d’une noblesse omnipotente. Derrière les épaisses murailles, le maître des lieux tient sa cour, exerce son pouvoir absolu, se livre à de gargantuesques ripailles en évoquant ses parties de chasse ou ses exploits guerriers. De temps à autre un hobereau du voisinage vient lui jeter un défi, comme pour rompre une existence trop monotone et se lance avec ses hordes à l’assaut de ses remparts. La réalité est bien évidemment beaucoup plus nuancée. Le concept de château fort, demeure seigneuriale fortifiée, n’apparaît que dans la seconde moitié du IXe siècle. Les méthodes de construction et les techniques de siège vont alors connaître une évolution incessante, dans une course effrénée à l’efficacité optimale : l’attaquant veut forcer la place ; le défenseur doit à tout prix l’empêcher d’y pénétrer. Cette étude se propose d’étudier ce double phénomène et de le réinsérer dans son contexte historique, afin d’en mieux appréhender les contours. Émaillée de nombreuses anecdotes et de multiples repères chronologiques, elle présente de manière vivante des temps lointains hauts en couleurs. Ce passé ainsi ressuscité fut le quotidien de nos ancêtres. Elle démontre également que le réflexe immémorial de fortifier pour survivre ne s’est pas éteint au crépuscule du » Moyen Age « , mais a perduré jusqu’aux premières lueurs du XXIe siècle.
Les châteaux forts. Le Coudray-Macouard : Cheminements, 2005. 343 p.
Premier tirage épuisé. Cet ouvrage a reçu en 2003 le prix André-Maurois de la société des écrivains normands.
Peu de dates résonnent dans notre mémoire collective comme celle du 14 octobre 1066. Plus qu’un simple coup de tonnerre, la bataille de Hastings constitua un authentique cataclysme politique et géostratégique. Ses répliques meurtrières secouèrent notamment les relations entre les royaumes de France et d’Angleterre pendant près de quatre cents ans. Elle jeta les bases d’un état aux proportions démesurées, qui connut son apogée au siècle suivant sous le règne sans partage de Henri Plantagenêt.
Cet ouvrage invite à un passionnant voyage au cœur des arcanes du XIe siècle. Des côtes de Norvège aux rivages de la Manche, en Angleterre et en Normandie, les destins se croisent et s’entremêlent jusqu’au fatal dénouement. Avec rigueur et précision, les événements, les joutes diplomatiques, la logistique, les techniques de combat sont minutieusement analysés, pour proposer une narration vivante et détaillée d’un épisode capital de l’histoire européenne. Les lames et les boucliers s’entrechoquent, les voiles claquent au vent et un souffle d’aventure s’engouffre entre les lignes.